LA RESERVE A CIGARES

Même si Cloclo apprécie l'odeur des feuilles de tabac séchées, il ne fume pas.

Évidemment, en véritable prince de l'hospitalité, il achète en 1969 un coffre en bois précieux avec humidificateur, permettant d'offrir a ses amis les meilleurs havanes.

Claude François confiera plus tard : « L'hospitalité : j'ai appris ses lois en Égypte ou elle se pratique depuis des millénaires.

On donne tout, on offre sa maison, sa femme, ses vêtements, tout.

Altruisme, philanthropie ? Non, simple égocentrisme.

On se fait d'abord plaisir à soi, au hasard d'un geste positif qui fait plaisir à quelques autres.

J'aime offrir les meilleurs vins comme les meilleurs cigares. »

LA CAVE A VIN

Dès 1964, Cloclo aménage une cave a vin dans une ancienne réserve à grains dans une grange de la propriété.

Très vite, ce lieu rassemble près de 10 000 bouteilles et devient le domaine réservé du chanteur.

De chacune de ses tournées, il rapporte des crus prestigieux comme des Mouton Rotchschild ou des Châteaux Yquem, qu'il réserve à ses invités en fonction des menus.

Avant chaque réception, Claude s'isole dans sa cave pour choisir les bouteilles.

Dans cet endroits, il se sent un autre homme.

Le calme, la pénombre et la douce fraîcheur lui font, selon lui, beaucoup de bien.

Pour savoir précisément à qui et quand il sert ses bons vins et liqueurs, il tient minutieusement un registre.

Son vrai plaisir est de faire goûter et comparer les vins à ses amis.

Pour les vrais amateurs, il accepte d'ouvrir les portes de sa cave pour la faire visiter, mais personne ne peut y rentrer sans lui, il est le seul à en avoir la clef !

Reposé, détendu et heureux, Cloclo propose très souvent à son ami photographe Jean-Marie Périer de venir faire ses reportages au Moulin.

C'est grâce au jeune photographe Gilbert Moreau, alors assistant au journal Salut les Copains, que ces photos existent.

Un moment de préparation très privé juste avant les prises de vues officielles.

 Au printemps 1969, Cloclo déclara : « Cette propriété, c'est mon paradis !

Avec ses oiseaux, sa verdure, ses vieilles pierres pierres, son air pur et beaucoup d'amour.

C'est là que j'oublie les soucis, les tracas, c'est là que je recharge mes batteries.

Pour rien au monde, je n'abandonnerai ce Moulin ! »

 Quelques mois plus tard, le 15 novembre 1969, naîtra son second fils Marc.

Pendant plus de cinq ans, le secret sera gardé.

Chaque jour, Claude reçoit à son bureau, situé au 5 de la Clément Marot à Paris, des centaines de lettres.

Parmi ses fans, certains réussissent à trouver l'adresse personnelle de leur chanteur préfère à Dannemois, aussi de très nombreuses déclarations d'amour lui parviennent directement.

Ayant davantage de temps, Cloclo y répond parfois.

Au fil du temps, cette demeure devient la véritable maison du bonheur de Cloclo, une très grande fierté pour lui et l'un des symboles de sa réussite.

Cette vieille bâtisse de caractère, habillée de vigne vierge, entourée d'un parc immense, est l'endroit le plus privé de Claude François.

Pour son confort et celui de ses proches, Claude engage deux employés de maison d'origine égyptienne, Taha et Abouzeid.

Tous deux servent en gilets rayés et veste blanches.

De ce reportage réalisé en compagnie de son berger allemand Ric-Rac, au mois de septembre 1968, une seule photo sera utilisée pour illustrer le verso d'un album de Claude François sorti sur disques Flèche en décembre 1968.

AOUT 1968

Claude François, adore grimper aux arbres pour cueillir les fruits et les déguster sur place.

Un doux parfum d'enfance qui revient.

Aimant écouter les bruits de la rivière, les deux jeunes parents, se promènent régulièrement dans le parc du Moulin, délaissant quelques instants, leur premier fils Claude surnommé affectueusement Coco qui vient de naître le 18 juillet.

Afin d'agrandir le parc, Claude François acquiert près de 2000 m2 de terrains avoisinant.

Aussi, de nombreux travaux de rénovation et d'amélioration sont entrepris dès le mois de septembre 1968.

Les murs de la propriété sont renforcés et rehaussés, les allées du parc redessinées, de nombreux arbres sont plantés, des massifs d'arbustes et de fleurs crées et la rivière est élargie et creusée à certains endroits.

LA SALLE DE CINEMA

En 1968, Claude François fait installer dans les combles et greniers du Moulin, une salle de projection.

C'est Eric, son beau-frère, qui est préposé à l'organisation et à la direction de ce lieu.

A la demande de Cloclo, des films sont loués deux fois par mois et visionnés toutes les fins de semaines.

« J'ai installé dans mon Moulin, une mini salle de cinéma ou je peut me projecter, le week-end, de grands classiques comme Scarface, Chantons sous la pluie,Johnny Cool et aussi de bons films comme Bullit, La poursuite ou tous les James Bond...

il y a deux sortes de films que j'aime particulièrement : les policiers américains et les comédies musicales comme Funny Girl.

J'aime aussi les bons films d'angoisse et d'anticipation, mais ils sont de plus en plus rares.

Parmi les meilleurs que j'ai vus, je dois citer indiscutablement French Connection, Les Chiens de Paille et Il était une fois la Révolution, un monuments de Sergio Léone.

Également, tout ce qui concerne la mer me passionne.

J'ai loué un film assez fantastique consacré à la chasse au requin blanc intitulé Bleue est la Mer, Blanche est la Mort...

Quelques plongeurs qui n'ont pas froid aux yeux et qui possèdent en plus du souffle, une certaine dose de courage ! »

ETE 1968

Entre deux concerts, une réception très privée organisé par Claude François, au bord de la piscine et entouré de ses collaborateurs et amis.

Parmi les habitués des week-ends au Moulin, Nicole Gruyer sa fidèle secrétaire et Jean-Paul Barkoff son attaché de presse, tous les deux sur cette photo en futurs parents de la petite Frédérique qui naîtra dans quelques semaines et qui interprétera six ans plus tard un duo avec Cloclo « Le téléphone pleure ».

Durant le mois de juin 1968, de nombreuses fêtes sont donner au Moulin de Dannemois.

Cloclo, avec l'âme orientale et la générosité d'un prince, reçoit tous ses amis.

C'est l'un des rares instants ou il peut se détendre loin des planches et des projecteurs, comme en témoignent ces photos jamais publiées.